Vénus Anatomique
En travaillant sur l’idée de pantins qui n’existent que dans le regard du spectateur et qui ont pour seule mission une fonction macabre, anatomique et sexualisée, Sarah Baltzinger désire pousser à outrance la notion d’uniformisation. Elle mène tout un travail sur les corps en kit, disloqués et mécaniques qui tentent de se rafistoler quoi qu’il en coûte.
Avec son équipe, la chorégraphe souhaite travailler sur le récit d’une grande exposition du vivant pour parler des modèles féminins dysfonctionnels qui prolifèrent depuis des générations. Les interprètes évolueront autour d’une installation à la fois modulable, légère et imposante, faisant tour-à tour écho à d’immenses cheveux, à une table d’exposition, à un autel biblique ou sacrificiel, ou encore une peinture inspirée de l’art boticellien.
Inspirée par le travail spécifique des céroplastes du XVIIIème siècle pour donner corps aux Vénus anatomiques et les différentes versions de VÉNUS fabriquées et transformées à travers notre histoire, Sarah Baltzinger nous invite à questionner notre regard à travers une chorégraphie qui déconstruit le corps féminin comme objet de commentaire et d’appropriation.
Dans son travail chorégraphique, Sarah Baltzinger s’amuse à explorer toutes les voies possibles autour du corps marionnettique. Son travail se compose de corps bricolés, d’objets du quotidien que l’on détourne de leur fonction première et d’une danse qui se frotte à d’autres disciplines. Elle peuple ses différents travaux de créatures hybrides, de pantins mécaniques et de figures grotesques pour créer des objets libérateurs qui révèlent nos fragilités.